La Charte
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Est-ce que je parle de mon handicap à mes collègues ?
samedi, 9 avril 2011
/ aline
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Témoignage de Pascal DEBRAEVE, 40 ans, reconnu personne handicapée à 80 % pour dyspraxie [...] :
« Deux personnes seulement connaissaient mon handicap : l’organisatrice du séjour et le directeur. Parce que j’ai fait le même boulot que tous les autres monos sans aucun traitement de faveur et encore heureux ! Sinon je l ’aurais très mal pris et l’aurait refusé catégoriquement !
J’étais là pour passer mon stage pratique BAFA et ne voulais pas d’une sorte de diplôme au « rabais » . Je voulais aider apporter tout ce que je pouvais , tout ce que j ’étais avec ce que j appelle mes petits moyens...et surtout me dépasser, m’oublier un peu pour eux. Par exemple en montant un fauteuil roulant qui me semblait peser une tonne, ou encore faire abstraction des bruits de fond lors des repas : un véritable supplice pour moi en me répétant sans cesse :
« Ce sont des enfants en vacances pas un pénitencier... Alors fait abstraction de ce bruit de fond, des petits cris du petit garçon dont j’étais responsable ; car tout simplement il en a besoin... »
L’intégration au sein de l’équipe d’animation s’est faite naturellement.Tout c’est très bien passé. Je ne parvenais pas à veiller lors de tous les 5 émes organisés mais le plus important était d être en forme pour le petit déjeuner avant tout. Cela ne m’a pas empêché de prendre mes responsabilités et d’être de veille les nuits de garde ! »
Témoignage de Sophie COVACHO, directrice de séjours de vacances, porteuse d’un handicap moteur :
J’ai fais ma première direction il y a 6 ans dans un CLSH rural en Isère dans la banlieue de Vienne. J’ai exercé ces fonctions de direction volontaire après un « parcours classique » d’animatrice volontaire comme beaucoup de jeunes qui ont leur BAFA et souhaitent travailler durant l’été.
« Une fois l’équipe recrutée tout n’est pas terminé, pour moi il est important que lors de la préparation du séjour « j’ouvre la porte » à l’équipe pour que les différentes personnes présentes se sentent autorisées à me poser des questions vis à vis de mon handicap. Lorsque je fais cela je souhaite que mon handicap ne soit pas un frein à notre travail ensemble... si des peurs, des craintes existent elles doivent pouvoir s’exprimer. Si des choses s’expriment, je peux y répondre... si il y a des non dits alors je ne peux rien faire.
Si je donne la possibilité du dialogue, pour moi cela ne doit pas être le principal objet de notre travail en commun. Bien sûr, cela doit être autour du projet pédagogique et sa rédaction. Lorsque l’on travaille dans une équipe d’animation on ne travaille pas obligatoirement avec des amis. Il est alors primordial que nous ayons un texte de référence pour notre travail, ce texte c’est le projet pédagogique.
Même si je ne m’appesantis pas sur ma situation personnelle par rapport à mon handicap j’insiste tout de même sur une chose avec l’équipe : si des enfants vous questionnent par rapport à mon handicap, il ne faut pas ignorer les questions et si vous ne savez pas quoi répondre, n’hésitez pas à me les envoyer pour que moi je puisse répondre à leurs questions.
Dans le cas des enfants, comme dans le cas des adultes, je vais privilégier la réponse individuelle même si une même question m’est posée plusieurs fois. »