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Accueil > Espace ressources pour les équipes pédagogiques > Témoignages > Témoignage d’une animatrice diplômée du BPJEPS

Je m’appelle Julie, j’ai 29 ans et souffre d’un trouble de la personnalité. Je suis hypersensible, j’éprouve d’énormes difficultés à gérer mes émotions en situation de stress. Je passe fréquemment par des phases d’angoisse, de désespoir ou de rage intenses, entrecoupées de périodes de calme. J’essaie de contrôler cette tornade intérieure et me débats depuis maintenant 15 ans avec l’anorexie-boulimie.

Grâce à mon psychothérapeute et au soutien de ma famille, je trouve la force et les ressources nécessaires pour lutter contre la maladie. Reprendre une formation, c’est la chance pour moi de reprendre la vie là où je l’ai laissée des années plus tôt, pour m’engager sur le chemin de la résilience.

Cette opportunité s’est présentée en 2006, lors de mon inscription dans une association dont je suis bientôt devenue présidente. Pourquoi ne pas concilier cette activité avec des ambitions professionnelles ? J’ai donc entrepris des démarches pour passer le BPJEPS.

Trouver une structure de stage a été une étape éprouvante. Dans mes lettres de motivations ou les échanges téléphoniques, je préférais dans un premier temps ne pas évoquer la notion de handicap pour l’aborder plus ouvertement et directement face aux recruteurs. Je percevais souvent un certain malaise pendant les entretiens. En effet, ma particularité ne se « voit » pas. La question fatale surgissait alors : Quel est votre handicap ? Le mot parait déjà effrayant pour de nombreuses personnes, alors que dire si on lui ajoute le qualificatif « mental » ou « psychique » ? C’est le tabou absolu. J’essayais alors de rassurer mes interlocuteurs en apportant une réponse la plus concrète et la plus explicite possible concernant mes limites.

Malgré ces précautions, les relations avec mon tuteur de stage ont été chaotiques. Il n’était pas évident pour moi de trouver ma place dans la structure, de prendre des initiatives, d’oser demander de l’aide, par crainte de déranger, de mal faire ou d’être jugée. Par conséquent, mon directeur ne parvenait pas à comprendre mes hésitations et mes difficultés lorsque tout lui semblait pourtant évident. J’ai été amenée à me surpasser, allant au-delà de mes capacités jusqu’à l’épuisement, pour être à la hauteur. Heureusement, j’ai su me remettre en cause en demandant un aménagement du cursus de formation à mi-temps et en osant formuler mes angoisses et mes inquiétudes. J’ai notamment pu bénéficier de la possibilité de me reposer lorsque je me sentais trop fatiguée ou trop faible.

Ayant surmonté ces obstacles, j’ai éprouvé la plus grande reconnaissance et la plus grande joie à m’occuper d’enfants. Je me suis sentie vivifiée par leur spontanéité, leur perspicacité et leur confiance. Tous mes efforts ont alors été récompensés par leur enthousiasme et le sentiment de leur donner le meilleur de moi-même. J’ai obtenu mon diplôme en juin dernier avec les félicitations du jury. Désormais, je me lance comme objectifs de gagner en assurance et de trouver un emploi, dans l’espoir d’un mieux-être et d’une guérison.

Julie
1er décembre 2919

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